samedi 4 juillet 2015

La voix des anges


Nom du titre en V.O : Cry to heaven
Nom du titre en V.F : La voix des anges
Auteur : Anne Rice
Date de parution : 1999
Edition : pocket




Résumé :

1750. Tonio, héritier d’une riche famille vénitienne, spolié et castré à l’âge de 15 ans, vit désespéré à l’idée de ne plus être « un homme ».
Il trouvera le salut dans la musique et sa force dans la haine des siens. Guido, fils de paysans calabrais, lui aussi castré enfant, perd sa belle voix à 18 ans et devient compositeur.
Guido rencontre Tonio et devient son professeur. A eux deux, ils pourront avoir le monde à leurs pieds et enfin mettre en œuvre leur vengeance à l’encontre de ceux qui les ont emputés de leur virilité.

Mon avis :

Tonio est un jeune garçon issu d'une des plus éminentes familles de Venise. Il grandit, solitaire, dans une atmosphère de secret familial que l'on refusera de lui révéler. Ce même secret qui sera à l'origine du changement drastique dans sa vie. Châtré, humilié et trahit, Tonio rencontre alors Guido, qui deviendra son professeur de chant et quitte Venise pour Naples où il n'aura d'autres raisons de vivre que le chant et de se venger de ceux qui lui ont volé sa vie et sa virilité...
De son côté, Guido, castré à l'âge de six ans, perd sa voix une fois adulte et devient alors compositeur. Son rêve de devenir chanteur s'effondre et bientôt, son désir le plus cher sera de trouver LA voix qui interprétera sa musique et les mènera tous deux au sommet de la gloire.

Avec ce livre, Anne Rice nous entraîne dans l'Italie du XVIIIème siècle, à la splendeur grandissante, cette Venise en décadence et à l'apogée de l'opéra et des artistes de renom, qu'ils soient chanteurs ou musiciens. De cette société aux moeurs dissolues, de ces jeunes garçons châtrés enfant afin d'immortaliser la pureté et l'innocence de leur voix, de ces castrats à la voix d'or à la fois adulés et en marge de la société, ces êtres ni femme ni tout à fait hommes...

La réputation de l'auteur sur son style d'écriture n'est définitivement plus à faire. Sa plume, quelque soit le genre d'ouvrage, à toujours autant d'effet. Le texte, au vocabulaire riche et aux descriptions captivantes dans un style que l'on pourrait voir comme Romantique, reste indubitablement bien écrit. Une merveille de la littérature à lire si vous aimez l'écriture de l'auteur. Tout le livre exhale une certaine sensualité si courante dans les textes d'Anne Rice, où l'on retrouve également des scènes d'amour masculines entre castrats et hommes "entier". Cependant, ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains, les descriptions des scènes érotiques étant suffisamment détaillées et certaines d'entre elles pouvant choquer un public trop jeune.
Toutefois, si les amours entre hommes sont présentes, les amours hétérosexuels le sont également. Selon Guido, les castrats n'étant pas complètement hommes, jouissent d'une certaine liberté dans leurs relations amoureuses.

Si le livre est déjà fameux de part son écriture, il l'est d'autant plus par le travail de recherche et de documentation qu'a effectué l'auteur pour donner à son roman une dimension d'autant plus réaliste. Et ce, que ce soit au niveau historique, pour la vraisemblance des faits relatés qu'au niveau musical. Des noms de castrats reconnus y sont mentionnés, comme Farinelli ou Caffarelli. On retrouve énormément de termes techniques appartenant au champ lexical de la musique tout au long du livre, l'histoire étant essentiellement axée sur le chant et l'opéra. Cette profusion de termes spécifiques amplifie la richesse du langage.
On ressent également un travail de recherche sur le plan médical, notamment pour les particularités physiques des castrats.

Le texte aborde également des thèmes diversifiés, comme l'homosexualité, la dualité entre les hommes et les femmes ou encore l'image et l'acceptation de soi. Et l'auteur reviendra souvent sur ce sujet, en particulier avec le personnage de Tonio, châtré contre sa volonté. L'idée de ne plus être un homme à part entière, de n'être qu'un eunuque, autrement dit un monstre à ses yeux, l'obnubile au point qu'il fera tout pour se défaire de cette image, de cette étiquette qui lui colle à la peau.

Les personnages, suffisament nombreux mais pas trop, sont complexes et très bien travaillés. Leurs émotions, surtout celles de Tonio et Guido qui sont les personnages majoritairement principaux, sont vraiment très bien décrites, si bien que l'on ressent parfaitement la détresse et la solitude qui habite Tonio tout au long du livre. Très vite, on se rend compte que Tonio comme Guido sont tous deux des personnages mentalement torturés, comme on en retrouve si souvent dans les oeuvres d'Anne Rice. Leurs ressentis sont tels qu'il est aisé pour le lecteur de s'identifer et s'attacher aux personnages au caractère bien définis. Il est intéressant de voir, au fur et à mesure que l'histoire avance, la façon dont Tonio évolue et gagne en maturité.

Pour conclure, je dirais que, La voix des anges, c'est le genre de livre qui reste dans la tête et qu'il est impossible de se défaire tant que le livre n'est pas terminé, et même encore après. Une histoire captivante et sensuelle qui ne laissera personne indifférent. A découvrir !

1 commentaire:

  1. Je termine Robert des Noms Propres et je m'y mets !!! Je tiens au courant ;-)

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