Nom
du titre en V.O : Shadow of the moon
Nom
du titre en V.F : L’ombre de la lune
Auteur :
Mary Margaret Kay
Date
de parution : 1985
Edition :
Albin Michel
Résumé
Après une enfance heureuse en Inde, Winter, la
petite orpheline, connaît l’exil chez de lointains parents anglais. Mal-aimée,
étrangère. Aussi, quand elle rencontre Barton, le Résident de Lunjore, ne
voit-elle en lui que l’Inde, son paradis perdu. Par calcul, il promet de l’épouser
et déjà elle consent… Il reviendra la chercher.
Il ne reviendra pas. Rongé par la drogue et l’alcool,
il se terre mais délègue son adjoint, Alex Randall. Face à l’adolescente, Alex
découvre, impuissant, l’horreur du piège.
Sur la route du retour, alors que la révolte des
Cipayes contre l’Anglais ébranle le pays, la tendresse grandit entre eux – une tendresse
interdite. Ils ont donné leur parole et Barton les attend…
Pas plus que l’Inde, leur amour n’aurait-il doit à
la liberté ?
Mon
avis
J’ai lu ce livre pour la première fois il y a
environ dix ans et je me souviens avoir accroché comme jamais à l’histoire. Je
n’avais pas eu l’occasion de le relire depuis, mais cela faisait un certain
temps qu’il me faisait de l’œil. Du coup, je me suis lancée dans cette
relecture et c’est, encore une fois un pur bonheur. Et par la même occasion,
j’en profite pour le chroniquer et, je l’espère, vous faire découvrir cette
fabuleuse aventure.
Winter de Ballesteros, une jeune fille de dix-sept
ans, retourne en Inde, son pays de naissance, après dix ans passés en Angleterre
pour épouser Conway Barton. Escortée par Alex Randall, l’homme de confiance de
Barton, elle effectue un long voyage pour se rendre auprès de son fiancé. Mais
Randall tente de la mettre en garde, à la fois contre son futur époux qui est
loin d’être l’homme que Winter s’imagine, mais également contre le pays qui connait
quelques troubles.
Débute alors une aventure pleine de rebondissements
pour la jeune femme qui se battra jusqu’au bout pour atteindre son but et
réaliser ses rêves… Une histoire d’amour interdit sur fond de révolution.
Le début de ce livre est plutôt long à démarrer,
car durant plus d’une cinquantaine de pages, il ne se passe quasiment rien.
L’auteur prend le temps de revenir constamment sur l’arbre généalogique de son
héroïne, présentant une à une les générations précédentes.
Si cela s’avère un peu rébarbatif au début, c’est cependant un passage obligatoire pour nous permettre de suivre la suite sans trop se perdre. Et puis, de toute façon, c’est tellement bien écrit que même si, comme moi vous n’êtes pas doué pour ce qui est des liens intergénérationnels et familiaux, on se laisse surprendre par le style fluide et poétique de l’auteur si bien que les pages défilent sans que l’on s’en rende compte.
Fort heureusement, le tout est agrémenté d’un arbre généalogique en début de roman, qui illustre peut-être plus facilement les liens entre les personnages que les explications interminables de l’auteur. C’est un petit plus que j’ai grandement apprécié et qui s’est rendu très utile tout au long de ma lecture.
Si cela s’avère un peu rébarbatif au début, c’est cependant un passage obligatoire pour nous permettre de suivre la suite sans trop se perdre. Et puis, de toute façon, c’est tellement bien écrit que même si, comme moi vous n’êtes pas doué pour ce qui est des liens intergénérationnels et familiaux, on se laisse surprendre par le style fluide et poétique de l’auteur si bien que les pages défilent sans que l’on s’en rende compte.
Fort heureusement, le tout est agrémenté d’un arbre généalogique en début de roman, qui illustre peut-être plus facilement les liens entre les personnages que les explications interminables de l’auteur. C’est un petit plus que j’ai grandement apprécié et qui s’est rendu très utile tout au long de ma lecture.
Par la suite, l’histoire se développe un peu plus
et l’auteur revient sur Winter sans pour autant s’attarder trop sur son
enfance, ne nous donnant que les explications nécessaires sans trop entrer dans
des détails qui auraient pu être rebutant.
La psychologie des personnages est bien abordée et
on arrive aisément à se mettre dans la peau d’une jeune fille en fleur du
XIXème siècle à l’époque victorienne.
Bien qu’au début, on ait un peu de mal à se faire à
la mentalité de l’époque où la femme était plus considérée comme un objet de
décoration servant à régenter la maison et satisfaire son époux.
Du coup, c’est un peu le choc des cultures au
début, mais une fois plongé dans l’histoire on oublie totalement ce détail,
emporté par la magie des décors et l’exotisme flamboyant de l’Inde sauvage et
mystérieuse.
Les personnages sont nombreux, peut-être un peu
trop pour pouvoir s’y retrouver aisément.
L’auteur prend le temps d’aborder tous ses
personnages de la même façon et l’explore entièrement, nous livrant ainsi des
personnalités recherchées et abouties.
Si elle accentue cela avec ses personnages
principaux, elle n’en délaisse pas moins les autres et j’ai trouvé cela très
intéressant. On est loin du personnage principal surexposé par rapports aux
autres qui eux se retrouvent souvent à peine effleurés.
On suit cependant majoritairement le point de vue
de Winter. Winter est une jeune fille réservée qui n’aspire qu’à une chose,
retourner chez elle en Inde. En attendant, elle s’idéalise un mari parfait et
idéal en la personne de Conway Barton, son promis, qu’elle n’a vue qu’une fois
lorsqu’elle avait dix ans et dont elle garde une image faussée par la fourberie
de l’homme et son jeune âge.
Du coup, pendant une très longue partie, l’auteur fait de Winter une jeune fille obtuse et aveuglée par un amour irrationnel. Je dois avouer que cela m’a un peu, voir même beaucoup énervée, surtout que, entre-temps, l’auteur nous présente un peu le personnage qu’est Barton. Ce qui rend d’autant plus énervant la fascination et l’adoration obsessionnelle qu’éprouve Winter à son égard.
Mais très vite la jeune femme réalise son erreur,
et à partir de ce moment-là, on la voit changer et mûrir. Dans la seconde
partie du livre, Winter est alors une toute autre personne et on l’apprécie
davantage à sa juste valeur.
Ensuite, il y a Alex. Lui aussi, en tant que second acteur principal est très mis en avant tout au long du livre. Il joue même un rôle primordial dans le côté politique du roman.
Secrètement amoureux de Winter, il agit dans
l’ombre pour la protéger de tous les dangers qui pourraient la guetter sans se
rendre compte, que de son côté, Winter agit de la même manière.
Lentement, les personnages prennent peu à peu conscience de leur attirance pour l’autre tout en le gardant secret en profondément enfoui en eux.
Lentement, les personnages prennent peu à peu conscience de leur attirance pour l’autre tout en le gardant secret en profondément enfoui en eux.
Ce qui nous amène à parler de l’autre thème de ce
roman, la romance. Car oui, avec un titre et un résumé pareil, on se doute bien
qu’une intrigue amoureuse va venir se glisser entre.
Tout au long de ce livre, la romance est présente, tout en gardant la pudeur en vigueur à l’époque du récit. L’amour entre Alex est Winter est clairement visible bien qu’à peine suggéré. Pas de grandes déclarations enflammées, mais un amour chaste et discret, comme s’il était inconcevable d’en parler. Ce qui était le cas à l’époque. Les sentiments amoureux comme les sujets féminins ou sexuels étaient tout simplement hors de propos et l’on ne devait surtout pas en parler sous peine de choquer la bonne morale. Du coup, on se retrouve avec des personnages vraiment prudes et des sujets de conversations détournés ou évités.
Tout au long de ce livre, la romance est présente, tout en gardant la pudeur en vigueur à l’époque du récit. L’amour entre Alex est Winter est clairement visible bien qu’à peine suggéré. Pas de grandes déclarations enflammées, mais un amour chaste et discret, comme s’il était inconcevable d’en parler. Ce qui était le cas à l’époque. Les sentiments amoureux comme les sujets féminins ou sexuels étaient tout simplement hors de propos et l’on ne devait surtout pas en parler sous peine de choquer la bonne morale. Du coup, on se retrouve avec des personnages vraiment prudes et des sujets de conversations détournés ou évités.
L’histoire d’amour suggérée dans la première moitié
du livre, s’accentue dans la seconde sans pour autant que l’on ait affaire à
des étalages de bons sentiments. Les personnages restent très réservés même par
la suite, ce qui, à mon avis, accentue le côté romantique. Car tout reste dans
la suggestion et les non-dits.
Ce n’est pas comme dans les romans d’aujourd’hui où
romantisme rime avec sexualité et langage cru. Non, là, tout est dans la
subtilité et du coup, on est loin de l’histoire d’amour à l’eau de rose.
Après avoir placé ses personnages, l’auteur
implante ensuite le décor et nous fait voyager entre l’Angleterre et l’Inde de
1857, alors que la révolte cipaye se prépare dans l’ombre.
L’histoire prend donc racine dans des faits réels
et l’auteur implante des personnages de fiction dans un décor historique. Ce
qui rend incroyablement bien.
L’auteur à prit grand soin de se renseigner sur le
sujet abordé dans son livre. Personnages, situation politique et économique,
rien n’est laissé au hasard.
Si l'auteur connait son sujet et aborde la
politique avec une certaine aisance, pour ma part, ne m'intéressant pas le
moins du monde à la politique, j'ai eu à quelques moment beaucoup de mal à
comprendre le nœud de l'intrigue qui se jouait à l'époque.
Avec L’ombre de la lune, l’auteur nous entraîne
dans des descriptions de paysages de rêves où l’on pourrait presque sentir les
odeurs de la jungle après la pluie et des épices indiennes. Tout est décrit et
détaillé avec une précision effrayante, si bien que l’on a parfois l’impression
d’y être. Les paysages, les odeurs, les personnages… L’auteur n’oublie rien et
chaque détail à son importance.
De sa plume fluide, poétique et légère, l’auteur
nous fait voyager à travers le temps et les différentes cultures comme si l’on
faisait nous-même partie intégrante du livre tant on a l’impression d’être
immergé dans cette fabuleuse aventure.
La lecture de ce roman fut un véritable plaisir et
malgré le temps écoulé depuis ma première lecture, mon impression reste la
même. Ce livre est un pur chef d’œuvre que je vous invite vivement à découvrir.
Un livre que j’ai pris immense plaisir à redécouvrir et que je relirais encore
avec le même enthousiasme.
Superbe chronique ! Très impressionnante qui plus est ! ^^
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