Nom
du titre en V.O : Cry to heaven
Nom
du titre en V.F : La voix des anges
Auteur :
Anne Rice
Date
de parution : 1999
Edition :
pocket
Résumé :
1750. Tonio, héritier d’une riche famille
vénitienne, spolié et castré à l’âge de 15 ans, vit désespéré à l’idée de ne
plus être « un homme ».
Il trouvera le salut dans la musique et sa force
dans la haine des siens. Guido, fils de paysans calabrais, lui aussi castré
enfant, perd sa belle voix à 18 ans et devient compositeur.
Guido rencontre Tonio et devient son professeur. A
eux deux, ils pourront avoir le monde à leurs pieds et enfin mettre en œuvre leur
vengeance à l’encontre de ceux qui les ont emputés de leur virilité.
Mon
avis :
Tonio est un jeune garçon issu d'une des plus
éminentes familles de Venise. Il grandit, solitaire, dans une atmosphère de
secret familial que l'on refusera de lui révéler. Ce même secret qui sera à
l'origine du changement drastique dans sa vie. Châtré, humilié et trahit, Tonio
rencontre alors Guido, qui deviendra son professeur de chant et quitte Venise
pour Naples où il n'aura d'autres raisons de vivre que le chant et de se venger
de ceux qui lui ont volé sa vie et sa virilité...
De son côté, Guido, castré à l'âge de six ans, perd
sa voix une fois adulte et devient alors compositeur. Son rêve de devenir
chanteur s'effondre et bientôt, son désir le plus cher sera de trouver LA voix
qui interprétera sa musique et les mènera tous deux au sommet de la gloire.
Avec ce livre, Anne Rice nous entraîne dans
l'Italie du XVIIIème siècle, à la splendeur grandissante, cette Venise en
décadence et à l'apogée de l'opéra et des artistes de renom, qu'ils soient
chanteurs ou musiciens. De cette société aux moeurs dissolues, de ces jeunes
garçons châtrés enfant afin d'immortaliser la pureté et l'innocence de leur
voix, de ces castrats à la voix d'or à la fois adulés et en marge de la
société, ces êtres ni femme ni tout à fait hommes...
La réputation de l'auteur sur son style d'écriture
n'est définitivement plus à faire. Sa plume, quelque soit le genre d'ouvrage, à
toujours autant d'effet. Le texte, au vocabulaire riche et aux descriptions
captivantes dans un style que l'on pourrait voir comme Romantique, reste
indubitablement bien écrit. Une merveille de la littérature à lire si vous
aimez l'écriture de l'auteur. Tout le livre exhale une certaine sensualité si
courante dans les textes d'Anne Rice, où l'on retrouve également des scènes
d'amour masculines entre castrats et hommes "entier". Cependant, ce
livre n'est pas à mettre entre toutes les mains, les descriptions des scènes
érotiques étant suffisamment détaillées et certaines d'entre elles pouvant choquer
un public trop jeune.
Toutefois, si les amours entre hommes sont
présentes, les amours hétérosexuels le sont également. Selon Guido, les
castrats n'étant pas complètement hommes, jouissent d'une certaine liberté dans
leurs relations amoureuses.
Si le livre est déjà fameux de part son écriture,
il l'est d'autant plus par le travail de recherche et de documentation qu'a
effectué l'auteur pour donner à son roman une dimension d'autant plus réaliste.
Et ce, que ce soit au niveau historique, pour la vraisemblance des faits
relatés qu'au niveau musical. Des noms de castrats reconnus y sont mentionnés,
comme Farinelli ou Caffarelli. On retrouve énormément de termes techniques
appartenant au champ lexical de la musique tout au long du livre, l'histoire étant
essentiellement axée sur le chant et l'opéra. Cette profusion de termes
spécifiques amplifie la richesse du langage.
On ressent également un travail de recherche sur le
plan médical, notamment pour les particularités physiques des castrats.
Le texte aborde également des thèmes diversifiés,
comme l'homosexualité, la dualité entre les hommes et les femmes ou encore
l'image et l'acceptation de soi. Et l'auteur reviendra souvent sur ce sujet, en
particulier avec le personnage de Tonio, châtré contre sa volonté. L'idée de ne
plus être un homme à part entière, de n'être qu'un eunuque, autrement dit un
monstre à ses yeux, l'obnubile au point qu'il fera tout pour se défaire de
cette image, de cette étiquette qui lui colle à la peau.
Les personnages, suffisament nombreux mais pas
trop, sont complexes et très bien travaillés. Leurs émotions, surtout celles de
Tonio et Guido qui sont les personnages majoritairement principaux, sont
vraiment très bien décrites, si bien que l'on ressent parfaitement la détresse
et la solitude qui habite Tonio tout au long du livre. Très vite, on se rend
compte que Tonio comme Guido sont tous deux des personnages mentalement
torturés, comme on en retrouve si souvent dans les oeuvres d'Anne Rice. Leurs
ressentis sont tels qu'il est aisé pour le lecteur de s'identifer et s'attacher
aux personnages au caractère bien définis. Il est intéressant de voir, au fur
et à mesure que l'histoire avance, la façon dont Tonio évolue et gagne en
maturité.
Pour conclure, je dirais que, La voix des anges,
c'est le genre de livre qui reste dans la tête et qu'il est impossible de se
défaire tant que le livre n'est pas terminé, et même encore après. Une histoire
captivante et sensuelle qui ne laissera personne indifférent. A découvrir !
Je termine Robert des Noms Propres et je m'y mets !!! Je tiens au courant ;-)
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