Bartabas, roman

Nom du titre en V.F : Bartabas, roman

Auteur : Jérôme Garcin

Date de parution : 2006

Editions : Folio

Ma note : 

Résumé

Bartabas, roman, c’est un portrait d’homme dont la vraie vie est un roman. Un homme désormais célèbre sous le nom qu’il s’est choisi, Bartabas, mais dont on ne sait strictement rien. Fondateur du théâtre équestre Zingaro, Bartabas avait toujours refusé jusqu’à présent de révéler quoi que ce soit sur son passé et son itinéraire, depuis sa naissance dans une famille bourgeoise de Courbevoie jusqu’au succès mondial de ses spectacles, du chapiteau d’Aubervilliers aux prestigieuses écuries royales de Versailles.

Il aura fallu que s’instaure un rapport très fraternel entre Jérôme Garcin et Bartabas pour que ce livre puisse exister. Un livre qui est avant tout et à la fois portrait, récit et roman plutôt que biographie. Au-delà des révélations sur l’homme et son parcours, ce texte très littéraire et très libre donne vraiment à sentir le défi que représente, pour un grand artiste, le fait d’oser mélanger les arts pour créer des spectacles à chaque fois uniques e fugitifs – une forme de nihilisme qui n’est autre que la marque du génie.

Mon avis

J'ai découvert l'existence de ce roman le soir où je suis allée voir Calacas, le dernier spectacle de Bartabas. Si je ne suis pas une grande férue des romans biographiques, je ne pouvais tout simplement pas passer à côté de celui-ci. Admiratrice de son talent, que ce soit pour ses spectacles grandioses ou sa relation avec les chevaux, j'ai voulu en apprendre un peu plus sur cet homme au don particulier.

Dès les premières pages, je suis restée soufflée par la beauté de la plume poétique et imagée de l'auteur. Pour vous donner un exemple, l'auteur s'amuse à comparer Bartabas à un cheval, noble et mystérieux. Il choisit ses mots avec soin et décrit le physique et le mental de l'homme comme il décrirait celui d'un cheval. C'est juste magnifique ! Un portrait réalisé avec art ! Une métaphore envoûtante qui amène le lecteur à s'imaginer un être presque surnaturel, à la fois homme et animal.

C'est si bien écrit, le vocabulaire tellement juste qu'au départ, je me suis surprise à me poser la question de savoir qui était décrit de la sorte, l'homme ou l'animal. C'est, pour moi, incontestablement le plus beau passage du livre, empli de poésie et de rêves.

Puis, l'auteur en vient à parler des chevaux, et notamment de celui auquel on pense lorsque l'on entend le mot Bartabas, et à l'origine du nom de sa troupe, Zingaro, l'étalon frison. Là aussi, l'auteur fait preuve d'une grande habileté avec les mots. Car si précédemment il en venait à "animaliser" l'homme, cette fois-ci, c'est l'inverse qui se produit. L'auteur humanise l'animal, le rendant presque plus humain que les hommes-même. Il décrit sa personnalité, ses humeurs comme il le ferait d'un homme à part entière.

Mais tout le récit reste cependant centré sur Bartabas, sur son enfance, sa relation avec les chevaux, tout ce qui fait de cet homme un personnage unique. Malgré le succès remporté très tôt par ses spectacles, Bartabas nous est décrit comme un homme jamais satisfait de lui-même, à la recherche de toujours plus. Un homme à la recherche de lui-même. Un homme qui a voué sa vie à comprendre les chevaux, à leur rendre leur part de mysticisme et de grandeur.

Un livre intéressant qui lève un voile tout en en abaissant un autre sur l'homme mystérieux et solitaire qu'est Bartabas.